Les collectivités locales doivent consommer de moins en moins d’espaces végétalisés pour tendre vers l’objectif d’une artificialisation nette nulle en 2050.
Ces espaces améliorent la qualité de vie de leurs habitants. Mais celle-ci dépend aussi du développement économique, qui a souvent conduit à artificialiser les sols, ces 30 dernières années.
Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) a publié en janvier 2024 une étude intitulée « Proximité à la nature, une source de bien-être ». Elle présente le dilemme auquel font face les élus en matière d’artificialisation des sols.
En 30 ans, 50% des communes ont vu leur surface artificialisée augmenter
Entre 1990 et 2018, la France hexagonale a perdu 744 677 hectares d’espaces végétalisés (naturels, forestiers, agricoles…), soit 1,36% de sa superficie. Les sols artificialisés représentent 6% de son territoire en 2018. Dans ces espaces, des habitations, des infrastructures (hôpitaux, écoles, routes, voies ferrées…) ont été construites et des mines, des décharges sont exploitées. La transformation des sols naturels en sols urbains induit une perte de biodiversité et participe au réchauffement climatique.
Le recul des espaces naturels est dû à la disparition :
- de territoires agricoles (-1,12% de la superficie) ;
- de forêts et de milieux naturels à caractère végétal (-0,31%).
Dans le même temps, les espaces verts artificialisés (espaces sportifs et récréatifs, végétal aménagé) ont légèrement progressé, sans compenser cette diminution. 48% de la population vit actuellement dans une commune dont au moins un tiers des sols a été aménagé et urbanisé.
De 1990 à 2018, la surface artificialisée s’est accrue dans la moitié des communes et a stagné dans 40% d’entre elles ; 10% ont étendu leurs sols naturels (« renaturation »). L’artificialisation résulte surtout de la construction d’infrastructures à proximité et au sein des communes urbaines. Dans le rural, elle s’est traduite par la création de zones industrielles et commerciales.
Évolution des espaces végétalisés (dont espaces agricoles et espaces verts artificiels) entre 1990 et 2018
Espaces végétalisés (total) | −744 677 | −1,36% |
---|---|---|
Territoires agricoles | −616 146 | −1,12% |
Forêts et milieux naturels | −168 071 | −0,31% |
Végétal aménagé | 6 196 | 0,01% |
Espaces sportifs et récréatifs | 33 344 | 0,06% |
Des espaces naturels ou des équipements : que choisir ?
Le Plan biodiversité de 2018 et la loi « climat et résilience » (2021) fixent un objectif de « zéro artificialisation nette » dès 2050. Les collectivités territoriales doivent réduire de 50% leur rythme de consommation d’espaces végétalisés d’ici 2030 par rapport à la période 2011-2020, en réhabilitant les friches notamment.
Renaturer les territoires permet de :
- lutter contre le réchauffement climatique ;
- contribuer au bien-être de la population. Les habitants des communes peu artificialisées se sentent plus heureux. 89% sont satisfaits de leur cadre de vie (contre 85% des résidents de communes très artificialisées).
Les élus doivent à la fois :
- limiter l’artificialisation des sols pour préserver les espaces naturels et leurs bienfaits ;
- répondre aux besoins des habitants en termes de biens et services et développer l’attractivité économique des territoires. Les zones urbanisées (et très peuplées) sont les zones d’emploi les plus dynamiques. Les habitants des communes qui ne se sont pas artificialisées entre 1990 et 2018 déclarent rencontrer plus de difficultés financières.
Le Crédoc met en évidence la nécessité de réinventer les modèles d’aménagement. Il s’agit de repenser l’urbanisme « pour le rendre moins coûteux en espace sans compromettre sa quantité ou sa qualité« .
Source : vie-publique.fr
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